Au petit matin, les bancs de « paratis » (poisson de la famille des mulets) rident le miroir d’eau. Le brouillard déposé sur les versants pendant la nuit se dissipe peu à peu, au fur et à mesure que le matin s’avance et le soleil inaugure la journée, avec ses rayons argentés donnant du brillant aux eaux tranquilles. Dans le Saco de Mamanguá, la beauté est partout. Sur les pentes des collines, la forêt abrite des animaux sauvages. Au fond, la mangrove, la bambouseraie et le « caixetal » poussent en terrains humides, zones de transition entre la forêt et la mer. Sur les fonds de vase, des crabes, des vôngoles (mollusques apparentés aux clovisses) et des crevettes abondent, observés par l’attentif martin-pêcheur ou par le héron agile.
Mamangua, paradis naturel
Ici et là, entre des parties côtières rocheuses couvertes de bromélias, apparaissent de petites plages sablonneuses, plus claires à l’entrée du saco de Mamanguá et plus vaseuses au fur et à mesure qu’on se dirige vers le fond. Les îles brillent comme des bijoux vert-émeraudes posés sur la mer, elle aussi verdoyante. Sur les rochers que forment les îlots et autour des îles, des huîtres et d’autres organismes s’incrustent lentement, fertilisés par les éléments nutritifs apportés par le va et vient des marées. Le miroir d’eau est un décor pour les vols spectaculaires des fous bruns et des mouettes qui plongent à la recherche d’aliments.
En hiver, des bandes de sternes se posent sur les îlots rocheux en face de la plage du Cruzeiro et même des baleines, fatiguées par le voyage, cherchent refuge dans ces eaux où des bancs de poissons comme la « tainha » et « l’espada » ont également l’habitude d’entrer, faisant s’activer les pêcheurs. La mer est un endroit fertile d’où les pêcheurs retirent leur nourriture, fendant les eaux avec leurs pirogues et leurs filets artisanaux. Tout change quand arrivent les vents du sud et du sud-ouest : le ciel gris se reflète dans les eaux frémissantes qui demandent passage pour l’arrivée de la basse pression.
Un frisson semble parcourir l’épine dorsale de la nature. Mais le jour suivant, très tôt, le soleil avec son rayon de feu, redonne de la gaieté aux mamelles arrondies de Mamanguá et, l’après-midi, illumine de tons orangés la rive péninsulaire. À n’importe quelle heure et de n’importe quel côté que l’on regarde, le décor fascinant nous donne une sensation de légèreté agréable.