Randonnées au Pérou

Ce que l’on suppose de Choquequirao

Comme les nombreux sites incas que l’on trouve dans la région de Cusco, Choquequirao conserve une grande part de mystères.

Probablement construite sous le règne du grand empereur Pachacutec (1438 – 1471), la forteresse avait sans conteste une fonction militaire.

Perchée à 2800 mètres d’altitude, avec vue imprenable sur la vallée de l’Apurimac (une des voies naturelles d’accès à la capitale, Cusco), Choquequirao occupe une situation idéale pour prévenir de possibles attaques, notamment des Chancas, une puissante nation ennemie des Incas.

Choquequirao aurait constitué la pièce ouest du ‘verrou’ protégeant Cusco et la vallée sacrée, les forteresses de Pisac, à l’est, et d’Ollantaytambo, au nord, complétant le dispositif.

Après l’invasion espagnole, on suppose que la citadelle fut le dernier bastion de résistance pour les ‘fils du Soleil’ réfugiés de Cusco après la défaite des armées de Manco Capac II en 1535.

Choquequirao, plus vaste que Machu Picchu

La cité, qui s’étend sur plus de 1800 hectares (plus que le Machu Picchu) compte nombre des vestiges de ce qui furent des temples, des palais, des bains, et des terrasses reliées par un ingénieux système d’irrigation.

Si sa fonction résidentielle semble évidente (on estime que jusqu’à 15.000 personnes y vivaient), la citadelle jouait probablement un triple rôle agricole, religieux et culturel pour toute la région de l’Apurimac.

Enfin il y a ce nom, dont Choquequirao est la version hispanisée. En quechua, la langue des Incas, Chuqi K’iraw signifie le berceau d’or, ou berceau de l’or.

S’agissait-il d’un centre de production ou de transformation de l’or ?

La réponse se trouve peut-être dans les 70 à 80 % du site encore couverts de forêt …

Outre des similitudes frappantes (en terme de structure et d’architecture) avec le Machu Picchu, Choquequirao partage un autre point commun : les deux cités ne furent pas découvertes par les conquistadors 1, échappant ainsi à la furie destructrice qui dévasta notamment Cusco.

Comme pour le Machu Picchu, c’est un ensemble de ruines est en très bon état de conservation que l’on découvre aujourd’hui sur place.

Mais le site n’est accessible que par des sentiers, après plusieurs jours de randonnée, ce qui lui confère une dimension ‘confidentielle’.

1 Si l’existence de Choquequirao est connue dès le XVIIIe siècle, il faut attendre 1834 pour voir la première mission d’exploration scientifique s’intéresser au site.

Un important chantier de fouilles est actuellement en cours, ce qui devrait permettre de percer quelques uns des mystères qui entourent la forteresse.